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Le Compte Dracula


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Le comte Dracula est un personnage de fiction créé par l'écrivain Bram Stoker dans son roman épistolaire Dracula publié le 26 mai 1897.

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L'écrivain britannique met en scène un comte hématophage qui renouvelle l'image du revenant traditionnel et s'affirme comme le nouvel archétype du vampire, expression durable du mythe à travers le temps. Ce personnage a en effet été repris et transformé par la suite dans de nombreuses œuvres, notamment au cinéma.

 

Écrit à la fin de xixe siècle, Dracula est un roman épistolaire dont le personnage principal est un vampire. Involontairement aidé par le jeune Jonathan Harker, ce personnage quitte la Transylvanie pour rejoindre l'Angleterre où il a raison de la vie de Lucy Westenra, amie de la fiancée de Jonathan Harker. Celui-ci, avec l'aide du professeur Abraham Van Helsing, de John Seward, de Morris Quincey et d'Arthur Holmwood lord Godalming, va ensuite traquer le vampire et l'éliminer de façon rituelle.

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Tout d’abord le thème du vampire apparaît dès 1819 en Angleterre, en pleine mode du roman gothique : John William Polidori (The Vampire inspiré d’une idée originale de Lord Byron), Sheridan Le Fanu (Carmilla) mais aussi, en Allemagne, Karl Von Wachsmann (L’étranger des Carpathes en 1844, avec tous les ingrédients : château en Transylvanie, forêts sombres, personnage maudit, voyageurs effrayés...) et, en France, Charles Nodier (Histoires de vampire), Théophile Gautier (La morte amoureuse), Paul Féval (qui fait de la goule la femelle du vampire dans La Vampire de 1856) et surtout, cinq ans avant Dracula, Jules Verne (Le Château des Carpathes)3.


Le nom du comte Dracula est calqué sur le surnom de deux voïvodes de Valachie du xve siècle : Vlad Țepeș (« Vlad l'Empaleur ») et son père Vlad Dracul (« Vlad le Dragon »), ainsi appelé parce qu’il était membre de l’Ordre du Dragon ; Vlad Țepeș fut qualifié dans certains libelles, publiés par ses ennemis, de Draculea : le « Dragonneau ». Dracul ne fut d’ailleurs pas le surnom du seul Vlad, mais aussi celui d’un autre voïvode plus tardif : Mihail Ier Șuțu (1730 - 1803, règne de 1783 à 1795). La vie de ces voïvodes valaques est décrite par des sources hostiles comme Histoires de la Moldavie et de la Valachie de Johann Christian Engel, publié au début du xixe siècle, qui les présente comme des tyrans sanguinaires, s’appuyant, gravures effrayantes à l’appui, sur les libelles de leurs ennemis. Bram Stoker a pu y avoir accès soit directement en librairie ou bibliothèque, soit par les articles d’Ármin Vámbéry, professeur à l’université de Budapest qui est probablement l’Arminius Vambery cité par le Dr Abraham Van Helsing (personnage du roman) comme « ami » et source de renseignements. Par ailleurs, « dracul » signifie également « diable ». Cette ambiguïté sémantique a été développée dans le roman de Stoker, soucieux de souligner l'aspect démoniaque du personnage : il se nourrit du sang de ses victimes et transforme à son tour celles-ci en vampires. Mis à part le nom, le Dracula de Stoker n'a cependant pas de rapport direct avec le personnage historique : le comte se décrit ainsi lui-même comme un prince sicule de Transylvanie, dont le château se trouve près de Bistrița et du col de Borgo. Stoker est le premier (et le seul à son époque) à avoir imaginé un lien entre Vlad Țepeș et celui qui allait incarner le mythe moderne du vampire. Dracula est ainsi issu de Drăculea qui signifie « fils du diable » ou « fils du dragon »4.

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Certains mots placés par Stoker dans la bouche des paysans tels que « vrolok » et « vlkoslak », montrent que l'écrivain connaissait le mythe des « vrykolakas » (« morts-vivants ») décrits à la même époque par Emily Gerard, auteure d’ouvrages sur le folklore de Transylvanie. Dracula est aussi appelé Nosferatu5. Gerard et Stoker ont tous deux écrit que ce nom aurait la signification de « vampire » ou de « non mort » en roumain mais il n’en est rien : « nesuferitu » désigne « l’innommable », autrement dit le démon6, alors que « vampire » se dit « vampir » et « non-mort » « strigoi ». Ce dernier mot a la même étymologie que stryge, créatures femelles imaginaires également appelées goules. Ces buveuses de sang du folklore irlandais ont été reprises en Occident notamment par Paul Féval qui en fait dans son roman La Vampire (1856) la femelle du vampire.
Stoker a pu aussi avoir en mains l'une des nombreuses nouvelles inspirées par la Tragica historia du jésuite László Turóczi7, publiée en 1730 et relatant les supposées frasques sanglantes de la comtesse Élisabeth Báthory dans l’actuelle Slovaquie.


Stoker a rédigé son roman en pleine horreur médiatique suscitée par son contemporain Jack l'Éventreur, qui sévit à Londres en 1888.
enfin la zoologie de l'époque victorienne, très ouverte sur le monde, avait déjà porté à la connaissance d’un public friand d’animaux exotiques, l’existence en Amérique du Sud d’une famille de chauves-souris hématophages, aussitôt baptisées « vampires »8.
Par ailleurs, dans un article consacré aux possibles influences du folklore irlandais sur l'œuvre de Stoker, Bob Curran, professeur en histoire et folklore celtique à l'université d'Ulster, souligne la proximité des noms Dracula et Droch Ola (signifiant « mauvais sang » en gaélique)9.

À noter que les lieux de l'action, communs pour partie avec ceux Vlad Țepeș, sont indiqués dans le roman sous leur forme allemande selon les cartes disponibles à l’époque (la Transylvanie était alors autrichienne), ce qui, selon Buican, a peut-être contribué au succès que le personnage de Dracula et son avatar Nosferatu ont rencontré dans les pays germanophones.

 

Physique

La représentation du comte Dracula a évolué dans le temps.

Stoker décrit en détail le physique de Dracula dans le chapitre II de Dracula, l’homme de la nuit10 : des cheveux blancs (lors de sa première rencontre avec Harker) se colorant progressivement à mesure que le comte rajeunit, « des sourcils épais qui se rejoignent au-dessus de son nez aquilin », des canines pointues et développées ainsi que « les paumes de ses mains velues » et une mauvaise odeur se dégageant de lui. Le comte Dracula a la particularité de ne pas avoir d'ombre et de ne pas pouvoir se refléter dans un miroir. Bien qu'il possède un charisme qui hypnotise ses proies, c'était un vieillard — qui rajeunissait tout au long du roman — sans rien du séducteur.

Pour faire le portrait de son monstre, Stoker s'était inspiré des thèses de Cesare Lombroso, très en vogue à l'époque : on croyait alors que la forme du visage d'un homme indiquait son caractère et le portrait de Dracula correspond à celui du « type criminel » de Lombroso. Par ailleurs, David J. Skal, qui relève plusieurs références à l'œuvre de William Shakespeare dans le roman, apparente Dracula à Hamlet qui, lui aussi, était vêtu de noir11.

Le Nosferatu de Murnau épouse plusieurs des caractéristiques physiques du personnage de Stoker, mais aussi quelques différences comme l'absence de cheveux et surtout des incisives pointues, à la place des canines.

Dans les films produits par Universal Pictures puis par la Hammer, le comte Dracula (interprété par Bela Lugosi puis par Christopher Lee) est représenté comme un aristocrate dans la force de l'âge, grand et svelte, avec des traits fins, le teint pâle et les cheveux noirs. Il est habillé d'un costume sombre et d'une grande cape noire à doublure rouge.

Personnalité
On ne compte plus les adaptations de Dracula, tant celles-ci sont nombreuses. Pourtant, aucune de ces adaptations ne nous livre la même lecture. Le personnage de Dracula représente un catalyseur : en lui se cristallisent des représentations très diverses selon la personnalité des auteurs qui l’évoquent.

La structure du roman Dracula de Stoker est particulière : la plupart des personnages tiennent, en effet, un journal et c’est l’assemblage de ces différents témoignages qui constitue le résultat final. Dans ces témoignages, le vampire est, la plupart du temps, présenté comme un monstre sans cœur, une représentation du mal absolu. Mais ce n’est pas toujours le cas. Ainsi Mina Harker éprouve de la pitié à son égard. Quant à Abraham Van Helsing, il est fasciné, tant par le personnage historique que Dracula a été que par le vampire lui-même ; il s’émerveille, ainsi, de l’ingéniosité dont le prince des ténèbres a fait preuve pour préparer son voyage jusqu’à Londres : « Si un autre parmi les non-morts avait tenté cette même entreprise, tous les siècles qui furent et ceux qui seront n’y auraient peut-être pas suffi (…). Il a tout accompli tout seul, tout seul, à partir d’une tombe en ruine au fond d’un pays oublié » (p. 516-518).

Dans les autres adaptations, le vampire apparaît avec des traits de caractère différents. Dans Nosferatu, fantôme de la nuit, remake par Werner Herzog du film de Murneau, il est prisonnier du temps qui ne le laisse pas en paix : il avoue à Jonathan sa douleur de ne pas pouvoir mourir. Dans les films de la Hammer, Dracula est un personnage cruel, mais il possède également un certain sens de la justice : dans Horror of Dracula, s’il décide de vampiriser la fiancée de Jonathan c’est, affirme Van Helsing, parce que ce dernier a tué la femme-vampire qui vivait avec lui ; de même, dans Une messe pour Dracula, le vampire entreprend de faire tuer les hommes qui ont assassiné celui qui lui a permis de renaître de ses cendres.

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Pouvoir

Il peut se transformer en loup, en chauve-souris, en chien, en brouillard et en particules de lumière dansant dans un rayon de lune, mais aussi en homme séduisant (voir Dracula de Francis Ford Coppola et Dracula 2000 de Wes Craven). Il est capable d'hypnotiser ses proies qui sont ainsi en son pouvoir. Il est capable aussi de flotter dans les airs et se rendre maître des éléments (tempête, brouillard, tonnerre) mais dans un espace limité. Il peut voir dans la nuit, faire lever le vent ; il est immortel: « Cet état de non-mort est étroitement lié à la malédiction d’immortalité »12 et le sang de ses victimes le fait rajeunir. Il possède une force surhumaine et des sens sur-développés.

Les facultés prêtées à Dracula varient selon les versions. Ainsi, dans le roman de Stoker, le comte vampire peut se faire grand ou rapetisser, se faire obéir de certains animaux tels que le loup, le renard, le rat, le hibou, la chauve-souris ou la phalène, pénétrer la pensée des êtres dont il a bu le sang. Il dispose d'une force herculéenne, peut s'accrocher au mur tel un lézard et est capable d'adopter une forme éthérée le rendant insensible a toute attaque ; entre autres, il connaît la nécromancie, la télépathie, l'hypnose. Quant au sang qu'il boit, celui-ci le fait rajeunir et devenir plus fort, mais le fait de ne pas en boire ne remet pas en cause son caractère immortel.

Dans les films, ce sont surtout ses capacités de transformation en chauve-souris et son immortalité qui sont exploitées. Dans Le Cauchemar de Dracula, cependant, le cinéaste a choisi de ne pas accorder au personnage ce pouvoir de changer d'apparence.

Le roman détaille également un grand nombre d'incapacités ; ainsi, Dracula ne peut pénétrer chez quelqu'un sans y avoir été préalablement invité, ne peut dormir qu'en terre consacrée, ne peut traverser une eau courante, ne peut franchir des eaux vives qu'à marée haute ou lorsque la mer est étale, ne peut bénéficier de ses pouvoirs pendant le jour. Son corps ne projette aucune ombre, son image ne se réfléchit dans aucun miroir. Il ne peut se déplacer qu'à minuit ou à la tombée du jour et ne peut séjourner que dans la terre dans laquelle il a été enterré de son vivant, dans la tombe d'un être qu'il aurait vampirisé ou dans celle d'une âme damnée — un suicidé par exemple. L'ail, un crucifix, une hostie ou de l'eau bénite le repoussent ; une branche de rosier sauvage, posée sur son cercueil, l'empêche d'en sortir.

Par ailleurs, il existe plusieurs moyens pour le détruire. Le roman de Stoker indique plusieurs moyens : lui transpercer le cœur à l'aide d'un pieu, le décapiter ou tirer une balle bénite dans sa tombe. Dans Nosferatu, Murnau n'indique qu'un seul moyen : une femme pure doit retenir le vampire toute la nuit et lui faire oublier le chant du coq. C'est cette indication qui a amené les autres cinéastes — hormis Coppola — à exploiter l'idée que la lumière du jour était elle aussi nocive pour les vampires.

 

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Famille

Certains films lui attribuent une fille et un fils. Dans la série Tomb of Dracula, il est marié à Domini dont il a un fils semi-divin, Janus ; il a également une fille d'essence maléfique, Lilith.

Dans la série de jeux vidéo Castlevania, Dracula a eu un fils avec une mortelle. La mort de sa bien-aimée, tuée par l'Inquisition, l'a conduit à devenir un être maléfique, désireux de dominer l'humanité. Son fils, le demi-vampire Alucard, s'oppose à lui régulièrement.

 

Comment Dracula est - il devenu un Vampire ?

Les vampires, du moins ceux que les versions occidentales modernes nous donnent à voir, le deviennent en ayant été mordus par un autre vampire. Si certains auteurs appliquent cette loi à notre personnage, en général, d’autres explications sont avancées. Car Dracula est un vampire bien particulier : pour son créateur, il s’agit du vampire originel, du premier vampire.

Le roman n’avance cependant pas d’explication quant à l’accession de Dracula au statut de buveur de sang : nous savons seulement que, comme ses semblables, son âme ne peut accéder à la paix éternelle ; l’élimination du roi vampire est ainsi une délivrance, comme le remarque un personnage du roman : « une expression de paix se répandit sur ce visage où jamais je n’aurais cru que ne pût apparaître rien de tel » (p. 600)note 1. Le roman ne fait que rappeler la cruauté et le goût du pouvoir du mortel qu’était Dracula, suggérant ainsi que là réside l’explication de sa damnation.

Peu nombreux sont les auteurs ayant exploité l’idée de la naissance du vampire Dracula. Dans le roman Les Archives des Dracula, Rudorff avance une hypothèse : mortel, Dracula aurait secouru une belle gitane qui lui aurait promis, en échange, la vie éternelle. Dans le film de Francis Ford Coppola, il aurait choisi de se détourner de l’Église, dont les représentants avaient refusé que sa femme soit enterrée sous prétexte qu’il s’agissait d’un suicide. Une autre piste possible et originale est celle avancée par le film Dracula 2000. En effet, selon le scénario, Dracula ne serait autre que Judas Iscariote, l'Apôtre de Jésus condamné pour sa traîtrise. Son allergie à l'argent serait causée par la récompense qu'il aurait reçue, sa peur du soleil par son suicide à l'aube, etc.

Le manga Hellsing lui donne une origine différente : Lors d'un flashback, on nous présente d'abord un Vlad pieux et dévoué, puis vient le moment de son exécution, dans laquelle il accuse Dieu de la mort de ses hommes. Il suce le sang des décapités qui l'ont précédé et la case suivante montre la croix qu'il portait au cou coupée en deux après qu'il a renié dieu. Avant ce flashback, il se considérait comme « devenu un monstre parce que trop faible pour être un mortel ».

 

Dracula (personnage) — Wikipédia (wikipedia.org)

 

 

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