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Les premiers humains modernes d’Europe chassaient avec des arcs et des flèches


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Les premiers humains modernes d’Europe chassaient avec des arcs et des flèches

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Une grotte située dans le sud de la France a permis de découvrir des preuves de la première utilisation d’arcs et de flèches en Europe par des humains modernes il y a environ 54 000 ans, soit bien plus tôt que ce qui était connu auparavant.

Cette découverte, décrite dans une étude publiée cette semaine (lien plus bas), suggère que les premiers Homo sapiens arrivés en Europe chassaient avec des arcs et des flèches. Mais elle soulève également la question de savoir pourquoi les Néandertaliens, qui ont occupé l’abri sous roche de la Grotte Mandrin dans la vallée du Rhône avant et après les Homo sapiens, n’ont jamais adopté ces armes avancées.

Image d’entête : des pointes minuscules néroniennes (époque de Néron) trouvées dans la Grotte Mandrin reproduites expérimentalement en utilisant le même silex et en reproduisant les mêmes technologies. (Ludovic Slimak/ Université du Connecticut)

L’année dernière, les chercheurs effectuant des fouilles dans la grotte Mandrin ont affirmé que le site contenait les plus anciennes traces connues d’Homo sapiens en Europe. Dans l’un des niveaux archéologiques de la grotte, appelée couche E, des chercheurs codirigés par l’anthropologue culturel Ludovic Slimak de l’Université de Toulouse-Jean-Jaurès en France ont identifié une dent d’enfant et des milliers d’outils en pierre. Ils ont conclu que l’enfant aurait été un Homo sapiens.

 

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La grotte Mandrin près de Malataverne en France. (Thilo Parg/ Wikimedia)

 

Parmi les outils se trouvaient des centaines de petites pointes, dont beaucoup ne mesuraient qu’un centimètre de large, ne pesaient que quelques grammes et étaient presque identiques en forme et en taille. Les plus petites pointes étaient similaires à d’autres pointes de flèches fabriquées par des humains anciens et modernes, et certaines présentaient des fractures similaires et d’autres altérations à leur extrémité, qui pourraient avoir été créées par un impact très rapide.

 

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Ludovic Slimak, coauteur, montre une pointe néronienne trouvée dans la couche E de la Grotte Mandrin. (Philippe Psaila/ Wikimedia)

 

Les chercheurs ont fabriqué des dizaines de répliques de pointes à partir du silex trouvé près de l’abri sous roche, et les ont transformées en arcs et en flèches en utilisant du bois et d’autres matériaux. Ils ont également fabriqué des lances et des lanceurs de flèches. Ils ont utilisé ces armes pour piquer ou tirer sur des chèvres mortes.

Certaines des plus grandes pointes auraient pu être utilisées efficacement avec des lances ou des fléchettes. Mais seul un arc et des flèches auraient pu générer la force nécessaire pour blesser ou tuer un animal avec les plus petites pointes, explique Laure Metz, archéologue à l’université d’Aix-Marseille en France, qui a codirigé la dernière étude avec Slimak :

Il est impossible d’utiliser ces minuscules pointes avec autre chose qu’un arc et une flèche.

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La Grotte Mandrin contient de nombreux os de chevaux, et Metz soupçonne que les humains qui s’abritaient dans la grotte chassaient ces animaux ainsi que les bisons qui migraient à travers la vallée du Rhône. L’équipe a trouvé un fémur de cheval présentant des lésions correspondant à une pointe de pierre, et Metz rêve de trouver une pointe de flèche enfoncée dans un os d’animal.

Selon John Shea, archéologue à l’université Stony Brook de New York :

C’est aussi solide que possible. Ils ont démontré de façon plus convaincante que ces objets sont des flèches, que les arguments en faveur des flèches dans les données des 12 000 dernières années.

Au-dessus et au-dessous de la couche E de la grotte Mandrin, les chercheurs ont trouvé des dents et de l’ADN de Néandertaliens, ainsi que des outils en pierre caractéristiques de ce groupe disparu. L’équipe de Slimak soutient que la couche E représente une incursion précoce, mais de courte durée d’Homo sapiens sur le territoire du Neandertal, plus de 10 000 ans avant que l’espèce ne s’installe définitivement en Europe. Tous les archéologues ne sont pas d’accord.

Si l’Homo sapiens a bien fabriqué les pointes de pierre de la couche E, on ne sait pas pourquoi les Néandertaliens de la région et d’ailleurs n’ont pas adopté la technologie de l’arc et de la flèche, selon ce que l’on sait. Certains chercheurs ont émis l’hypothèse que les Néandertaliens n’avaient pas la capacité intellectuelle d’utiliser des projectiles, une différence qui aurait pu aider les humains à rivaliser avec les Néandertaliens pour le gibier rare.

Mais Metz doute que ce soit la raison. Elle se demande si les traditions culturelles expliquent pourquoi les Néandertaliens ne semblent jamais avoir utilisé d’arcs et de flèches.

Marie Soressi, archéologue à l’université de Leiden, aux Pays-Bas, est d’accord pour dire que les Néandertaliens vivant à la Grotte Mandrin n’ont pas laissé de pointes de flèches derrière eux. Mais elle se demande si l’on ne pourrait pas trouver ailleurs des preuves de l’utilisation d’arcs et de flèches.

Elle ajoute :

Je trouverais très étrange que les Néandertaliens soient si conservateurs qu’ils ne copient pas les armes à propulsion mécanique utilisées par d’autres humains.

 

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